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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/71

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lix
introduction, § ix.

défavorable, la légitimité reprendra ses droits[1], car en elle est Parage, cœur, richesse.....[2]. »

Tous ces éloges ne prouvent cependant pas absolument qu’il fût Toulousain. Tout ce qu’on en peut conclure, c’est qu’il aimait Toulouse, et qu’il voulait l’exciter à bien faire. Quand on cherche à relever le moral d’une population, on commence toujours par lui dire qu’elle est héroïque. Ce qui me fait douter que l’auteur ait été de Toulouse même, c’est la forme générale des éloges qu’il décerne à cette cité et à ses habitants. Tous en bloc il les trouve admirables, mais il n’en propose pas beaucoup en particulier à notre admiration. Il parle à plusieurs reprises avec estime d’un certain Aimiric ou Aimeric que nous avons quelque peine à identifier[3] ; il nous fait connaitre maître Bernart[4] comme un homme influent et respecté, et c’est à peu près tout. Lorsque dans les dernières pages de son poème il nous fait passer en revue les défenseurs de Toulouse, tous ceux qu’il nomme sont des alliés de Toulouse ; quand l’occasion se présente de nommer des Toulousains, il se borne à dire, sans citer personne, que la porte Gaillarde est occupée par ceux de la ville[5] ; ou encore qu’une réserve, prête à se porter aux endroits les plus menacés, est formée des hommes de Toulouse[6]. Et il ne faut pas croire qu’il a pu mentionner des citoyens de Toulouse sans que nous soyons en état de les reconnaître pour tels : nous connaissons assez bien les Toulousains du xiiie siècle ; nous possédons un certain nombre de chartes passées à Toulouse au

  1. Je traduis en paraphrasant, pour mieux faire ressortir le sens ; lialtatz est employé dans le sens de l’anglais loyalty.
  2. V. 6602-4.
  3. Voy. II, 273, note 2.
  4. II, 346, note.
  5. V. 9495-501.
  6. V. 9551-5.