Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxx
introduction, § x.

Puis il ajoute, sans voir qu’il contredit directement ses premières assertions : « Il est certain que les seigneurs séculiers intéressés à la décision du concile s’y rendirent en personne et plaidèrent eux-mêmes leur cause, sinon devant le concile même, au moins devant le pape, et en face de leurs adversaires. Il est également certain, et il est attesté par des témoignages irrécusables, que ces mêmes seigneurs trouvèrent des défenseurs zélés parmi les divers prélats, dont quelques-uns, étant intervenus directement dans les événements de la croisade, se trouvaient par là même plus compétents pour prononcer dans cette grande cause. Il est certain, enfin, que cette cause fut débattue, et qu’il y eut dans le concile de hauts personnages ecclésiastiques auxquels la sentence rendue par la majorité parut une grande iniquité. »

Mais, si tout cela est certain, en quoi consiste donc le « manque continu de costume historique » du récit toulousain ? En quoi le poète a-t-il prouvé une si complète ignorance « de l’étiquette et du cérémonial de la cour romaine » ? Que nous a-t-il raconté qui soit en opposition ou même en désaccord avec ces trois faits attestés, au dire de Fauriel, « par des témoignages irrécusables » : 1° que les seigneurs séculiers plaidèrent leur cause devant le pape et en face de leurs adversaires ; 2° qu’ils trouvèrent des défenseurs zélés parmi les prélats ; 3° que la cause fut débattue et qu’il y eut de hauts personnages ecclésiastiques à qui la sentence rendue parut inique ?

Et, en dernier lieu, pourquoi invoquer à l’encontre du poème les actes du concile dans lesquels « il n’est pas le moins du monde question de la présence ni des réclamations des seigneurs séculiers », quand on est finalement obligé de convenir, au vu de témoignages irrécusables, que