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Page:La Foire Saint Laurent.pdf/62

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RAMOLLINI.

Sais-tou que je pourrais te provoquer en duel et te clouer à la muraille comme oun insecte malfaisant ?

NICOLAS, se rebiffant.

Je ne suis pas hardi avec les femmes, mais avec les hommes, j’en ai assez d’avoir peur !

CARLINETTE, à part.

Tiens ! tiens ! tiens ! Il est brave ! allons !…

RAMOLLINI, à part.

Ce freluquet serait-il courageux ? En ce cas, il faudrait que je change mon caractère !… Je le change ! (Haut.) Ne crie pas si haut ! on croirait que c’est moi qui ai tort ! Vois, moi, ze renonce à la violence.

CARLINETTE.

Je crois que c’est l’autre qui n’est pas très…

NICOLAS, menaçant.

Ah ! mais vous savez que ce ne soit pas pour moi !

RAMOLLINI.

Ze renonce à la violence parce que ze souis un prince, toi, pour sour’, tou n’es pas prince, tou es un vilain.

NICOLAS.

Avec ça que vous êtes joli, vous !

RAMOLLINI.

On voit bien qué fou ne sais pas oune çoze.

NICOLAS.

Laquelle ?

RAMOLLINI.

C’est que, les princes, ça fait les bourgeois coucous, mais ça né veut pas que les bourgeois ils fassent coucous les princes !

NICOLAS, répétant,

Coucous ! les princes !

LES PETITES FILLES, à, la fenêtre.

Coucou ! les princes ! coucou !