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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/109

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Le Bouif errant

de les comprendre. Tu n’as donc pas à te gêner. Le droit divin fait des miracles. Pourvu que tu sois coiffé de la couronne et que tu causes, le sceptre à la main, tu auras, par surcroît, le don des langues, et tu parleras aux Carinthiens comme saint Paul. Tu connais saint Paul ?

— Parfaitement ! déclara Bicard. C’est une station du métro.

Sans attendre cette réponse imprévue, Ladislas était allé retrouver le comte Michaël Bossouzof.

— Excellence ! Je suis le secrétaire particulier et le conseiller de Son Altesse Royale de Carinthie. Son Altesse a tenu à vous informer, par mon intermédiaire, que votre éloquence l’a persuadée. Le prince Ladislas accepte la couronne.

Une vive satisfaction épanouit aussitôt la figure renfrognée du diplomate.

— Vive le roi ! hurla-t-il avec une telle conviction que le valet de chambre passa la tête, un peu inquiet.

— Allez chercher un taxi, ordonna Ça-Va, et revenez nous prévenir.

Puis allant vivement dans sa chambre, où Bicard attendait encore.

— Sire ! Sire ! Eh bien, triple idiot, répondras-tu ? fit-il sur des intonations fort différentes.

— Voilà ! glapit le nouveau monarque. Je viens ! Je te suis, Ladislas !

Un coup de pied sournois du jeune homme le fit tressaillir.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que j’ai fait ? fit-il dans l’oreille du conseiller intime.

— Ladislas ! C’est toi, imbécile ! Dorénavant, je