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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/148

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Le Bouif errant

laire des huées de l’impopularité. Inquiet, il interrogea son secrétaire :

— Quel boniment leur as-tu raconté ? Ils sont dingos. Et qu’est-ce qu’ils me passent ?

— Ils acclament Votre Majesté, fit Bossouzof.

— On peut confondre. C’est embêtant de ne pas se rendre compte. Et puis le trône de la Dynastie me paraît plutôt moche. Mes bottes m’empêchent de m’asseoir au milieu, et mon sabre me gêne pour rester sur le bord. Pour se maintenir longtemps là-dessus il faut être un équilibriste… Là… Qu’est-ce que je disais… Ah ! le chameau !

Chassant des deux pieds de devant à la fois, le Dagobert royal avait glissé, brusquement, et le Bouif se serait assis par terre, sans la présence d’esprit de Sava, qui soutint le trône de Carinthie d’un bras solide.

— Sire, prononça au même instant le grand Chambellan, les grands dignitaires de la Couronne attendent le bon plaisir de Votre Majesté…

— Qu’ils attendent d’abord que j’aie assujetti mon trône, grogna Bicard. Là… oui, comme ça je crois que ça gaze. À présent, commencez la cavalcade.

Il s’était assis solidement, sur le bord de son fauteuil, et s’appuyait des deux mains sur son sceptre, qu’il avait placé entre ses jambes. Il évoquait ainsi l’image populaire du roi d’Yvetot, en train de donner une audience.

Bossouzof se plaça à ses côtés et Sava se tint à portée, pour traduire les discours des Dignitaires.

Le Conseil des Ministres ouvrit la marche.

Les ministères, en Carinthie, étaient attribués