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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/154

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Le Bouif errant

Jeunesse Royaliste fut accueillie sans entrain. On se méfiait. Quels incidents allaient se produire ? Quelles imprudentes paroles allaient déchaîner le cyclone ?

Derrière la foule des courtisans, les soldats de la Garde étaient inquiets. Seul, le Grand Chambellan restait calme, mais il y avait une raison pour cela. Il était inamovible.

Un silence assez émotionnant rendait cet instant solennel.

Drapées dans leurs capes de cérémonie, les jeunes barbes de l’Action Carinthienne s’avançaient, d’un pas décidé, en regardant l’effet qu’elles produisaient autour d’elles.

Deux coups de sifflet vigoureux leur firent comprendre qu’elles étaient appréciées à leur valeur.

Bossouzof, inquiet, chercha des yeux le colonel des Skipetars. Mais, par un effet du hasard, le colonel des gardes avait disparu.

Quant aux hommes, ils affectaient une attitude indifférente et paraissaient ignorer les signes de détresse du Maréchal du Palais.

Un éclat de rire retentit dans un coin. Cette manifestation isolée fit redresser la tête à tous les Membres de l’Action carinthienne.

— Sire, prononça le Doyen d’âge ; la Fleur de la Jeunesse Royaliste, méprisant tous les procédés d’intimidation, salue en vous : le Roi, la Loi, le Droit, la Foi, l’Action et flétrit la Révolution.

— À bas la Révolution ! hurlèrent, à l’unisson, toutes les jeunes barbes monarchiques.

Tous les assistants courbèrent l’échine. On s’attendait à une décharge de projectiles salissants.