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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/157

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Le Bouif errant

licieusement elle adressa à Son Altesse, le Bouif, un petit geste gavroche.

— Sire, murmura Sava à l’oreille du Bouif, il est absolument indispensable d’aller offrir vos compliments à la Princesse Mitzi. Cette démarche fait partie de mes attributions. Je vous remplacerai…

— Tu me remplaces tout le temps, quand il s’agit d’aller bonimenter les poules, grogna Bicard. Je préférerai te voir à ma place, sur le fauteuil, devant toute cette coterie de Ballots. Je me demande aussi pourquoi il n’y a pas dans le Pays une doublure physiquement assimilable au Souverain en fonction, pour lui servir d’alibi, dans les réceptions officielles, comme ça se fait pour le Président de la République, qui désire garder l’homonyme.

Sava ne rectifia pas le mot anonyme, estropié par Bicard. Il s’inclinait devant Mitzi, qui l’accueillit avec un sourire.

— Monsieur le Secrétaire, je vous sais un gré infini de votre empressement. Êtes-vous autorisé à me tenir compagnie jusqu’à la fin de cette fastidieuse séance ?

— Je resterai auprès de Votre Altesse tout le temps que Votre Altesse me le permettra.

Il s’était exprimé en carinthien. Les yeux du jeune homme enveloppaient la Princesse d’une admiration beaucoup moins protocolaire que ses paroles, Mitzi rougit un peu.

— Vous parlez fort bien la langue de notre pays, monsieur…

— J’ai eu comme ami un jeune homme qui