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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/193

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Le Bouif errant

Une détonation venait de mettre en émoi toutes les patrouilles de la Garde.

Rapidement Sava se plaça devant la jeune fille et l’éloigna du balcon.

— Mais ce n’est rien du tout, mon cousin. Une automobile, avec des voyageurs, a passé sans répondre à la sommation de la sentinelle. Le soldat a tiré pour donner l’alarme. Le poste de garde interroge actuellement les contrevenants.

À ce moment, un officier de service vint prévenir le Secrétaire particulier. On le demandait au téléphone.

— Des nouvelles, s’écria Sava.

Il resta un moment à écouter. Son visage soucieux s’éclaira.

— C’est Bicard ! fit-il. Il est sauvé ! Il s’est évadé de sa prison. Il nous attend dans une auberge, sur la route de la frontière… Quoi ?… Que dit-il donc ? Il a escamoté cinq millions à la Main-Noire ?

— Quel conte ? s’écria Mizti, en écoutant de son côté.

— Barrons-nous, Ladislas ! hurlait Bicard. J’ai sur moi un truc épatant. On me prend pour un rouage de la Révolution. J’ai rencontré un agent cycliste, qui m’a prêté sa bécane et un chien policier sur qui j’ai produit une impression grandiose.

— Flic, murmura la Princesse.

— Pourquoi que tu m’appelles Flic ? continuait Bicard, un peu vexé. Le temps presse. J’ai des choses marrantes à te raconter, mais le climat devient insalubre, et il est temps de se débiner. Grouille-toi, Ladislas !… ça urge !