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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/209

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Le Bouif errant

— Il faut monter, monter, toujours monter, dit Sava. Jetons du lest. Les sacs de terre sont sur le plancher de la nacelle.

Machinalement, Bicard saisit le premier sac venu et se précipita vers le bord.

— Prenez garde, cria Mitzi.

— Tu parles, murmura Bicard effaré. J’allais faire un beau coup. J’allais jeter par-dessus le bord les millions et la sacoche.

Il resta un moment à se remettre de cette émotion. Le ballon descendit encore.

— Ils tombent, vociféra Bossouzof.

— Ils se dégonflent, ajouta le Docteur.

Le Grand Chambellan suivait avec une jumelle les bonds de l’aérostat.

— Trio de fripouilles ! gueula Bicard, en soulevant un gros sac de lest. Je vous vomis, et je laisse tomber. Gare en bas !… Voilà un colis…

Heureusement pour Cagliari et Bossouzof, le sac n’était pas fermé. Il n’arriva donc point comme un bloc plein et se vida avant de toucher la terre. Cependant, l’enveloppe renversa le chapeau de Cagliari, calotta d’une belle gifle le Maréchal du Palais, pendant que l’avalanche de terre créait, au milieu du gazon, une taupinière instantanée, dans laquelle le Grand Chambellan fut englouti, comme une rave.

Un éclair permit encore aux Skipetars d’apercevoir le ballon qui disparaissait au-dessus des nuages orageux.

Sava avait pris dans ses bras Mitzi, épouvantée par les bonds de l’aérostat.

Au milieu de la fureur des éléments, Bicard,