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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/215

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Le Bouif errant

libre et compléter leur Polygamie. Les Carnibales ne se contentent pas de cela. Quand ils ont fini la Nouba, ils mettent les Poules à la broche, et les font rôtir avec des marrons, ce qui est une fin déplorable, pour une volaille du grand monde. Vois-tu la Princesse de Kummelsdorf servie, de la sorte, sur un plateau dans un Parquet de Caraïbes ?

— Il n’y a plus de Caraïbes.

— Mais il y a toujours des banquets et des satyres. Les îles désertes ne sont pas sûres, sans cela elles seraient plus fréquentées. Où crois-tu que nous sommes, ici ?

— Je l’ignore, Bicard. Si j’avais les instruments nécessaires pour prendre la hauteur du soleil… un sextant… une boussole… un Atlas ?

— Et l’indicateur des chemins de fer, pour connaître le nom de la station climatérique où nous avons pris un bain de mer, nous serions tout de suite renseignés. Vois-tu quelque chose de nouveau ?

— Non ?

— Alors retournons au campement. La gosse doit avoir la dent.

Les deux hommes s’étaient dressés sur leur observatoire. Aussi loin que leurs regards pouvaient s’étendre, le rivage de la mer, les terres, les taillis, ne révélaient aucune trace de Civilisation.

— C’est un désastre, fit Bicard.

— Non, puisque nous sommes saufs.

— Moi j’appelle un désastre le fait d’avoir cinq millions à dépenser, et de tomber dans un