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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/49

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Le Bouif errant

— Parfaitement, affirma Cagliari. Je suis même enchanté d’avoir fait votre connaissance.

Cette fois, Bicard ouvrit complètement les deux yeux. Le démon paraissait assez bon diable. Toutefois, le décor et surtout l’aspect de Baal et de Moloch qui revenaient avec une bouteille et des coupes à champagne, l’impressionnèrent de nouveau.

— Je suis mort, dit-il une seconde fois. Je suis enterré dans l’Au-delà. Je suis inconsistant et inamovible. Je suis…

La détonation du champagne, que Moloch débouchait, le ramena à une réalité moins sombre.

— Ça, c’est épatant ! On dirait… Seriez-vous le Bistro du Néant ? Si vous êtes réellement un bistro, je comprends qu’on m’ait adressé à vous, à cause des compétences incontestables que je possédais de mon vivant. J’ai été mastroquet du Palais-Bourbon…

Il s’interrompit brusquement, un peu vexé à la vue de Moloch et de Baal qui s’amusaient de ses paroles.

— j’ai jamais vu des garçons de café rigoler comme ces deux andouilles. Vous devriez mieux surveiller voire personnel. Moi, je n’ai jamais toléré qu’on mène en bateau les clients. Ainsi, à l’époque où que j’étais encore sur la terre…

— Vous y êtes toujours, Majesté, affirma le docteur en souriant.

Du coup, Bicard se dressa tout à fait sur son séant. Il s’aperçut alors que son veston et ses autres vêtements avaient été remplacés par un pyjama aux couleurs vives, avec des dessins de fleurs et