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Page:La Géographie, bulletin de la Société de géographie - 1905 - tome 12.pdf/63

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ASIE.

Levers topographiques en Islande[1]. — La Société de Géographie de Danemark vient de publier la carte de l’Oræfajökull et du Skeidaràrsandur au 200 000°, qui ont été levés pendant l’été 1904 par les officiers de l’État-major danois. Si ce document n’apporte pas de modifications importantes au figuré des contours de cette partie du Vatnajökull porté sur la carte géologique du professeur Thoroddsen (Geological Map of Iceland), en revanche au point géologique il présente un très grand intérêt.

Ce document fournit, d’abord, une mesure de l’intensité du phénomène glaciaire de l’Islande. D’après la représentation qu’il donne du Skeidaràrjökull, le front de cet émissaire du Vatnajökull mesure un développement de 28 kilomètres ; en son point le plus étroit la vallée remplie par ce glacier a une largeur de 7,5 kilomètres.

En second lieu, la carte en question montre la puissance de l’alluvionnement glaciaire. Devant cette branche du Vatnajökull s’étend le Skeidaràrsandur, plaine, large de 40 à 50 kilomètres et longue de 20, constituée entièrement par les déjections des torrents et des débâcles glaciaires.

On sait que les glaciers islandais engendrent relativement fréquemment d’effroyables débâcles déterminées, soit par des phénomènes éruptifs, soit par des ruptures de barrages glaciaires, auxquelles les indigènes donnent le nom de jökulhlaupt. D’après le lieutenant J.-P. Koch, depuis 1867, le Skeidarà et le Sula, puissants torrents, issus tous les deux du Skeidaràrjökull, ont éprouvé six jökulhlaupt, le dernier en mai 1903. Le 26 mai 1903, le Skeidarà faisait sauter un pan de l’extrémité inférieure du glacier et entraînait, dans un énorme flot d’eau jusqu’à une distance d’au moins 12 kilomètres, des blocs de glace « dont les plus gros avaient la hauteur d’une maison à un étage ». En même temps, la Sula grossissait, et le lendemain les deux cours d’eau se réunissaient, formant un torrent large de 35 kilomètres environ.

Cette formidable inondation fut déterminée par une manifestation volcanique survenue dans le Vatnajökull.

Les jökulhlaupt, d’origine exclusivement glaciaire, c’est-à-dire dus à l’écoulement brusque de lacs de barrage formés par les glaciers, doivent être fréquents dans cette région, d’après les indications de la carte. Sur la portion relativement peu étendue du Vatnajökull figurée sur ce document, on n’observe pas moins de quatre lacs glaciaires et sur la périphérie du glacier plusieurs vallées présentent les conditions requises à la formation des lacs de barrage.

La carte dressée par l’État-major danois et publiée par la Société de Géographie de Copenhague, est en couleurs et acquiert ainsi une remarquable netteté.

Charles Rabot.
ASIE

Le réseau télégraphique impérial en Corée. — Le calendrier-annuaire de l’Observatoire de Zi-ka-wei, pour 1905, contient la liste des bureaux du réseau télégraphique impérial de Corée. L’indication des provinces, empruntée à l’ouvrage : A catalogue of the romanized geographical names of Korea, by B. Koto and S. Kana-

  1. J.-P. Koch, Fra generalstabens topografiske Afdelings Virksomhed paa Island, in Geografisk Tidskrift XVIII. 1905-1906, 1-2. Copenhague, 1903. (Avec une carte trois texte.)