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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/133

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quatre hommes, s’il en faut croire les historiens. Une perte si légère prouve une si prodigieuse infériorité de la part des Indiens dans la science militaire et dans l’usage de l’artillerie, que pourtant ils connaissaient, et si peu de facilité à s’instruire par leurs défaites, que la gloire des vainqueurs en paraît un peu affaiblie, à moins qu’on n’aime mieux croire que les déclamateurs portugais, honorés du nom d’historiens, aussi mauvais juges de la gloire que mauvais écrivains, ont cru devoir diminuer leurs pertes pour relever leurs triomphes.

Trimumpara, plein de reconnaissance, permit à ses alliés, d’élever près de Cochin un fort qui fut nommé San-Iago. Il était commencé lorsque Alphonse d’Albuquerque arriva, brûlant d’impatience de se signaler à son tour. Il envoya cinq cents hommes sur des vaisseaux pris au samorin assiéger et brûler la ville de Répélim, défendue par deux mille naïres. Lui-même marcha avec peu de monde contre une autre ville située sur le bord de la mer. Mais, s’étant trouvé enfermé entre une multitude d’Indiens qui sortirent de la ville assiégée, et trente-trois vaisseaux de Calicut qui survinrent pendant le combat, il était en danger de périr, si son frère, François d’Albuquerque, paraissant avec sa flotte, ne l’eût fort heureusement secouru. On fit un grand carnage des Indiens. À son retour, la flotte portugaise rencontra cinquante vaisseaux de Calicut, que sa seule artillerie mit en déroute. Alphonse d’Al-