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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/143

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temps les maîtres. Ils prirent la route des contrées situées plus à l’orient, et portèrent leur commerce vers le détroit de Malaca et vers les îles de la Sonde. Lorenzo, fils d’Almeyda, les poursuivit, avec neuf vaisseaux sous un ciel jusqu’alors inconnu aux Portugais. C’est alors, que ceux-ci découvrirent l’île de Ceylan, l’ancienne Taprobane, nommée par les Arabes Serendib. Tant de succès étaient balancés par quelques disgrâces. L’air malsain de Sofala fit périr le commandant Annaya et la plupart de ceux de sa suite. La garnison de Quiloa, trop faible pour résister aux Maures, fut obligée d’abandonner l’île après avoir rasé le fort. Mais Tristan d’Acugna et le fameux Albuquerque s’approchaient avec de nouvelles forces, et les fondemens de la puissance portugaise dans les Indes allaient s’affermir sous leurs mains.

Ils partirent de Lisbonne le 6 mars 1508, avec treize vaisseaux et treize cents hommes. Le vent les poussa jusqu’à la vue du cap Saint-Augustin, au Brésil ; et dans l’espace immense qu’ils eurent à traverser pour gagner le cap de Bonne-Espérance, Tristan d’Acugna s’avança si fort vers le sud, que plusieurs de ses gens périrent de froid. Il découvrit dans cette route les îles qui portent encore son nom. Mais la tempête y sépara ses vaisseaux, dont l’un, commandé par Ruy Pereyra, mouilla heureusement à Matatanna, port de Madagascar, sous le tropique du capricorne. Sur