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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/178

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À l’égard de Pintéado, qui, connaissant le climat, s’était conduit avec plus de sagesse, il mourut d’un autre poison plus cruel et non moins funeste. Le chagrin qu’il conçut des indignes traitemens qu’il eut à essuyer de l’ingratitude, de la dureté de Windham et de ses compagnons, le firent mourir dans la langueur et dans l’amertume.

L’année suivante, une petite flotte anglaise, composée de trois vaisseaux et de deux pinasses, partit de la Tamise, et ayant mis sept semaines pour arriver en Guinée, employa cinq mois pour le retour. On met moins de temps aujourd’hui pour revenir des Indes. Mais le vent, qui était continuellement à l’est, surtout vers le cap Vert, leur était absolument contraire. Les gains de ce nouveau voyage furent considérables. On rapporta au port de Londres plus de quatre cents livres d’or, trente-six barils de maniguette, et deux cent cinquante dents d’éléphans.

Le capitaine Towtson, encouragé par la vue de ces richesses, fit en Guinée trois voyages consécutifs qui furent très-utiles aux Anglais. Ses observations nautiques, meilleures que celles qu’on avait faites jusqu’alors, rendirent cette route familière à ses compatriotes, que les dangers de la traversée et la puissance des Portugais en Afrique intimidaient encore. Il eut audience du roi nègre d’un petit canton près du cap de Très Pantas, où était établi un capitaine portugais nommé D. Jean. Ce D.