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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/239

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lons que l’eau forme en descendant des montagnes. L’île Ténériffe est aussi fort abondante en cailles et en perdrix, qui sont d’une grande beauté, et beaucoup plus grosses qu’en Europe. Les pigeons ramiers, les tourterelles, les corbeaux et les faucons, y viennent des côtes de Barbarie. Il y a peu de montagnes où l’on ne découvre des essaims d’abeilles. Les chèvres sauvages grimpent quelquefois jusqu’au sommet, du pic. Les porcs et les lapins ne sont pas moins communs dans l’île. À l’égard du poisson, il y est généralement de meilleur goût qu’en Angleterre. Les homards n’y ont pas les pâtes si grandes. Le clacas, qui est sans contredit le meilleur coquillage de l’univers, croît dans les rocs, où il s’en trouve souvent cinq ou six sous une grande écaille. On estime aussi une sorte d’animal qui a six ou sept queues longues d’une aune, jointes à un corps et à une tête de même longueur. Les tortues y sont excellentes ; les cabridos sont une espèce de poisson qui l’emporte sur nos truites.

Les principaux vignobles sont ceux de Buena-Vista, Dante, Orotava, Figueste, et surtout celui de Ramble, qui produit le meilleur vin de l’île. Pour les fruits, il n’y a pas de pays qui fournisse de meilleures espèces de melons, de grenades, de citrons, de figues, d’oranges, d’amandes et de dattes. La soie, le miel et par conséquent la cire, y sont de la même excellence ; et si ces trois sources de richesses y étaient cultivées avec plus de soin, elles surpasseraient celles de Florence et de Naples.