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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/243

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les de saule, mais blanches au côté inférieur ; qu’il ne porte ni fleurs ni fruits ; qu’il est situé sur le revers d’une colline ; que pendant le jour il paraît flétri, et qu’il ne rend de l’eau que pendant la nuit, lorsque la nue qui le couvre commence à s’épaissir ; enfin qu’il en donne assez pour suffire à toute l’île, c’est-à-dire, suivant le récit de Jackson, à huit mille âmes et à cent mille bestiaux. Il ajoute que l’eau est conduite, par des tuyaux de plomb, du pied de l’arbre dans un grand réservoir qui ne contient pas moins de vingt mille tonneaux, environné d’un mur de briques, et pavé de pierre ; que de là on la transporte dans des barils à divers endroits de l’île où l’on a pratiqué d’autres citernes , et que le grand bassin est rempli toutes les nuits.

Divers écrivains ont traité de fable ridicule l’histoire de cet arbre merveilleux. Ce jugement sera celui de tout homme sensé, en lisant le récit de conteurs tels que Jackson. Mais cherchons à découvrir la vérité sur l’arbre miraculeux.

Le Maire prétend que cet arbre n’est point si merveilleux ; qu’il y en a plusieurs qui donnent aussi de l’eau, mais en moindre quantité.

Bontier, et Le Verrier, aumônier de Bethencour, qui fit la conquête des Canaries, ont écrit l’histoire de la découverte de ces îles. Ces auteurs, qui paraissent en général dignes de foi, parlent de plusieurs arbres situés dans la partie la plus élevée du pays, et desquels dégoutte