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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/277

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Cette pointe, avec une autre langue de terre qui en est à deux lieues, forme un golfe, alors bordé de beaux cèdres, au delà duquel Zarco découvrit encore une vallée d’où sortait une eau blanchâtre qui formait un grand bassin avant d’entrer dans la mer. Tant d’agrémens naturels engagèrent Zarco à faire descendre encore une fois ses gens pour pénétrer plus loin dans les terres ; mais quelques soldats chargés de cet ordre revinrent bientôt lui apprendre qu’ils avaient vu de tous côtés la mer autour d’eux, et par conséquent qu’ils étaient dans une île, contre l’opinion de ceux qui avaient pris cette terre pour une partie du continent d’Afrique.

Zarco ne pensa plus qu’à choisir dans l’intérieur du pays quelque lieu propre à s’y établir. Il arriva dans une campagne assez vaste, et moins couverte de bois que les autres cantons, mais si remplie de fenouil, que la ville qu’on y a bâtie depuis, et qui est devenue la capitale de l’île, en a tiré le nom de Funchal. Là, trois belles rivières sortant de la vallée, et s’unissant pour se jeter dans la mer, forment deux petites îles, dont la situation tenta Zarco d’en faire approcher son vaisseau. Ensuite il continua sa route par terre jusqu’à la même pointe qu’il avait vue au sud, où il avait planté une croix. Il découvrit au delà un rivage si doux et si uni, qu’il lui donna le nom de Plaga hermosa.

En continuant sa marche, Zarco s’approcha d’une pointe de rocher qui, étant coupé par