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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/280

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que ses excellens vins, qui se transportent dans tous les pays du monde.

À douze lieues de distance, au nord de Madère, on trouve l’île nommée Port-Saint ou Porto-Santo, dont les habitans vivent de leur agriculture. L’île de Madère produisant peu de blé, ils se sont livrés au travail des champs, qui les rend indépendans du secours de leurs voisins. À six lieues à l’est de Madère, on trouve quelques îles, nommées les Désertes, qui, dans une fort petite étendue, ne produisent que de l’orseille et des chèvres.

Entre Ténériffe et Madère, la nature a placé, presqu’à la même distance de ces deux îles, celle qu’on nomme la Salvage. Elle n’a pas plus d’une lieue de tour, et l’on n’y a jamais vu d’arbre ni de fruit ; cependant les chèvres y trouvent de quoi se nourrir entre les rochers et les pierres. On voit à quelque distance, au sud, nn groupe d’écueils, dont le plus grand porte le nom de Piton des Salvages.

Suivant Cada-Mosto, le prince don Henri envoya la première colonie à Madère sous la conduite de Tristan Tassora et de Jean-Gonsalez Zarco, qu’il en nomma gouverneurs. Ils firent entre eux le partage de l’île. Le canton de Macham échut au premier, et celui de Funchal à l’autre. Les nouveaux habitans pensèrent aussitôt à nettoyer la terre ; mais, ayant employé le feu pour détruire les forêts, il leur devint si impossible de l’arrêter, que plusieurs personnes, entre lesquelles Zarco était lui-même, ne purent