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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/310

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champ au général, s’il n’eût été défendu par un ordre exprès de recevoir les chaloupes après neuf heures du soir.

Le lendemain il fut transporté sur le vaisseau de Lo, qui lui promit sa protection. Dans l’après-midi, Russel vint à bord, accompagné de François Spriggs, commandant du troisième vaisseau des pirates. Il dit au général que le pilote et les matelots de Roberts voulaient entrer au service de la troupe en qualité de volontaires. Lo répondit que rendre la felouque à Roberts sans aucun de ses gens, c’était le livrer à la mort, et qu’il valait autant lui casser la tête d’un coup de pistolet. « Je ne m’y oppose pas, répliqua Russel ; mais ce que je propose est pour l’utilité de la compagnie, et je voulais voir qui serait assez hardi pour me contredire. » Il ajouta qu’en qualité de quartier-maître, et par l’autorité que lui donnait cet emploi, il voulait que le pilote et les matelots fussent reçus sur-le-champ dans la troupe ; que, grâces au ciel, il soutenait la justice et l’intérêt public, comme il y était obligé par son poste ; et que, si quelqu’un avait la hardiesse de s’y opposer, il avait un pistolet à sa ceinture et une poignée de balles pour se faire raison. Ensuite se retournant vers Roberts : « Mon ami, lui dit-il, la compagnie t’a rendu ta felouque, et tu l’auras. Tu auras deux hommes, et rien de plus. Pour les provisions, tu n’auras que ce qui est actuellement dans ton vaisseau. Il m’est revenu, continua-t-il,