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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/320

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bord, avec le secours des trois Nègres, de réparer un peu le désordre de ses voiles. Ensuite, se livrant à la conduite de Colau, il porta droit à la pointe du nord de Saint-Philippe. L’ayant doublée, il tourna plus au sud en suivant les côtes, jusqu’à la vue de Ghors, qui est une partie de la même île. De là il découvrit l’île de Saint-Jean, vers laquelle il porta directement ; et lorsqu’il eut passé les petites îles qui sont situées dans l’intervalle, avec beaucoup de confiance dans Colau, qui lui fit prendre au-dessus de la plus orientale, il gagna aisément la pointe ouest de Saint-Jean. Il restait, suivant le pilote nègre, à s’avancer vers la pointe nord, que les habitans nomment Ghelungo, et qui est éloignée de l’autre d’environ deux lieues. Alors Roberts voulut savoir de son pilote où il plaçait le port ; mais il fut extrêmement surpris de reconnaître, aux incertitudes de Colau, qu’il l’ignorait. L’unique éclaircissement qu’il en tira fut qu’il était sûr de ne l’avoir point encore passé. Ils s’attachèrent à suivre la côte, en observant soigneusement leur situation. Enfin le port se fit apercevoir ; mais ce ne fut qu’après qu’on fut arrivé sous le vent ; car étant derrière une pointe, il faut l’avoir passée pour le découvrir ; et comme le vent est toujours assez fort au long de la côte, il devient très-difficile de remonter pour gagner le rivage, sans compter qu’on est poussé par un courant fort impétueux qui augmente beaucoup la difficulté. Roberts, embarrassé par ces obstacles, demanda à son pilote s’il ne connais-