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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/346

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de Mayo et de San-Iago. Barbot rapporte qu’ils préparent parfaitement leurs peaux à la manière du Levant ; et Beckman assure qu’il n’y en a pas de meilleures au monde dans la même espèce.

On y prend un si grand nombre de tortues, que plusieurs vaisseaux viennent s’en charger tous les ans, et les salent pour les transporter aux colonies de l’Amérique. Ces animaux prennent les temps de pluies pour faire leurs œufs dans le sable, et les laissent éclore au soleil. C’est alors que les habitans leur donnent la chasse, sans autre embarras que de les tourner sur le dos avec des pieux ; car elles sont si grosses, qu’on n’en aurait pas la force avec les mains. La chair des tortues n’est pas moins en usage dans les colonies que la morue dans tous les pays d’Europe.

Aikins observe que les Portugais établis aux îles du cap Vert reçoivent indifféremment, tous les vaisseaux qui s’y arrêtent, et leur vendent à fort bon marché des rafraîchissemens et des provisions dont San-Iago est la principale source. Barbot nous apprend que les Français du Sénégal et de Gorée envoyaient prendre leurs provisions dans cette île, lorsqu’ils ressentaient la disette dans cette partie de la Nigritie, et qu’ils en tiraient des vivres pour des esclaves et d’autres richesses. Vers l’an 1593, dans le temps que Hawkins était en voyage, ils faisaient un commerce considérable à San-Iago, à Fuego, à Mayo, à Bona-Vista, àS al et à Brava, où ils venaient continuellement de Guinée et de Be-