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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/353

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que, vers la pointe sud-est, près d’une côte sablonneuse, on comptait de son temps soixante-douze mines de sel.

On ne doit pas oublier, dans la description de l’île de Sal, l’oiseau que les Portugais ont nommé flamingo ou flamant, et la forme de leurs nids, d’après Dampier, qui avait vu plusieurs de ces animaux. C’est le phénicoptère des anciens. Ils ont à peu près la figure du héron ; mais ils sont plus gros et de couleur rougeâtre. Ils se rassemblent en grand nombre, et leur habitation ordinaire est dans les lieux bourbeux, où il y a peu d’eau. C’est là qu’ils bâtissent leurs nids, en ramassant la boue, qu’ils élèvent d’un pied et demi au-dessus de l’humidité. Le pied en est assez large ; mais ils vont en diminuant jusqu’au sommet, où la nature apprend aux flamingos à creuser un trou dans lequel ils déposent leurs œufs. Comme ils ont la jambe fort longue, ils les couvent en tenant le pied sur la terre et le croupion sur le nid. Ils ne font jamais plus de deux œufs ; mais il est rare qu’ils en fassent moins. Les petits ne commencent à voler que lorsqu’ils ont acquis presque toute leur grosseur. En récompense, ils courent avec une vitesse singulière. Cependant l’auteur en pris quelques-uns ; et n’ayant pas manqué de faire l’essai de leur chair, il la trouva d’un fort bon goût, quoique maigre et très-noire. Ils ont la langue fort grosse, et vers la racine un peloton de graisse qui fait un excellent morceau. Un plat de langues de flamans serait, suivant