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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/36

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portés par cette nouvelle puissance ; Rome incorpora dans ses états les dépouilles de cette république. Successivement elle conquit la Gaule, la Grèce, l’Asie mineure, l’Égypte, une partie de la Germanie, la Grande-Bretagne. Ses lieutenans et ses financiers eurent bien soin d’explorer les pays conquis ; des colonies y furent envoyées ; il n’y avait pas encore eu d’empire composé d’une aussi grande étendue de terres connues ; la route de commerce par la mer Rouge jusqu’à l’Inde subsistait toujours ; le nord de l’Afrique fut connu des Romains ; leurs géographes, unissant les connaissances acquises par les Phéniciens, les Carthaginois et les Grecs, à celles qui étaient dues aux conquêtes des Romains, furent à même de présenter au monde une plus grande masse de renseignemens géographiques, qu’on n’en avait eu auparavant. Les Pline, les Strabon, les Ptolémée, les Pomponius Méla rassemblèrent de véritables trésors, en comparaison de ce qui avait été réuni avant eux ; il est vrai que leurs devanciers n’avaient pas trouvé d’aussi précieux matériaux. Un César n’avait pas parlé de la Gaule, ni un Tacite de la Germanie et de la Grande-Bretagne.

Cependant que de terres, que de peuples restèrent encore à découvrir, que de notions à rectifier, que de sciences à cultiver, pour parvenir à la connaissance de ce globe, dont les Romains possédaient une si petite portion, malgré toute l’étendue de leur puissance ! Ils ne connurent pas la moitié