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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/368

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die s’éteignit dans la suite, excepté au centre, où le feu n’a pas cessé d’agir furieusement.

Roberts est presque le seul écrivain de qui l’on ait reçu quelque éclaircissement sur l’île de Fuégo. Quoique cette île soit sans rivière, et qu’elle ait si peu d’eau douce, que les habitans sont obligés, dans plusieurs cantons, de faire sept à huit milles pour en trouver, elle ne laisse pas d’être fertile en maïs, en courges et en melons d’eau ; mais elle ne produit pas de bananes, de cocos, ni presque d’autres fruits, que des figues sauvages. Cependant on y trouve des goyaviers plantés dans les jardins, quelques orangers et quelques pommiers sauvages, avec une assez bonne quantité de vignes, dont les habitans font quelques muids d’un petit vin qu’ils boivent avant qu’il ait achevé de cuver. L’île n’a pas d’autre canton désert que le pic, et une autre grande montagne qui la traverse. Lorsque les Portugais commencèrent à l’habiter, ils y transportèrent avec eux des esclaves nègres, et quelques troupeaux de vaches, de chevaux, d’ânes et de porcs. Le roi y fit mettre des chèvres, qui furent abandonnées sur les montagnes, où elles sont devenues fort sauvages. Le profit de leurs peaux appartient à la couronne, et celui qui est chargé de cette ferme porte le titre de capitaine de la montagne, avec tant d’autorité, que personne n’ose tuer une chèvre sans sa permission.

L’île n’a pas moins de trois ou quatre cents habitans, presque tous noirs. Comme c’est une coutume établie à San-Iago d’accorder en mou-