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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/386

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rigoureuses pour ceux qui seraient convaincus d’avoir caché de l’ambre gris. Cependant Roberts observe qu’avec un peu de connaissance de la langue du pays, il n’est pas difficile d’obtenir des habitans, à fort bon marché, tout ce que l’île produit. On envoie tous les ans au roi de Portugal une certaine quantité de beurre d’or. Ce beurre d’or est une substance grasse et concrète. On la tire par incision d’une espèce de palmier qui croît dans la partie de l’Afrique occidentale voisine du Rio-Grande. On emploie cette substance dans les affections rhumatismales ; on en frotte la partie malade, qui en éprouve du soulagement.

On assure dans l’île qu’il s’y trouve une mine d’argent, mais que, dans la crainte que le roi ne s’en saisisse, le marquis das Minhas diffère toujours à la faire ouvrir. On ajoute qu’un particulier, qui s’était retiré dans les montagnes pour y mener la vie érémitique, en tira de l’or jusqu’à la charge d’un âne.

Froger dit que les Portugais de Saint-Antoine, comme ceux des autres villes, sont d’une couleur sombre et basanée, mais qu’ils ont le caractère fort doux et fort sociable. Roberts confirme cet éloge. Il nous apprend que leur île est une espèce de magasin d’esclaves. Dans le temps, dit-il, que les Portugais faisaient le commerce des esclaves pour l’Espagne, le marquis das Minhas fit acheter en Guinée une cargaison de Nègres, et les établit à ses frais dans son île, où ils apprirent bientôt des Nègres li-