Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tan Vaz Texeira, fut jeté par la tempête sur une petite île qu’ils nommèrent Puerto Santo, et découvrit dans un autre voyage l’île de Madère. Enfin Gilianez, en 1433, doubla ce terrible cap Boyador, et vogua quarante lieues au delà, le long des côtes. Antoine Gonsalez et Nugno Tristan allèrent, en 1440, jusqu’au cap Blanc ; et y retournant encore deux ans après avec quelques prisonniers qu’ils avaient faits dans leur premier voyage, ils les changèrent contre de la poudre d’or que leur offrirent les habitans du pays. C’est la première fois que l’Afrique fit luire ce précieux et funeste métal aux yeux des avides Européens. Aussi les Portugais nommèrent cet endroit Rio do Oro (Rivière de l’Or), d’un ruisseau qui coule environ six lieues dans les terres. Cintra, peu de temps après, pénétra encore plus loin, et aborda aux îles d’Arguin. L’ardeur pour les découvertes commençait à s’emparer de tous les esprits. L’espérance rapprochait les espaces et éloignait les dangers. On avait vu de l’or, et l’on était prêt à tout entreprendre. Il se forma une compagnie d’Afrique qui arma dix caravelles, et s’empara des îles au sud d’Arguin. On fit un grand nombre de prisonniers, on perdit quelques hommes, et le sang des Européens coula pour la première fois dans cette terre qu’ils devaient désoler. Denis Fernandez, en 1446, passa l’embouchure de la rivière de Sanaga, que nous nommons Sénégal. Il découvrit ensuite le fameux cap Vert. D’autres capitaines portugais