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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/90

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beaucoup de questions sur le pays d’où il venait, sur le roi qui l’avait envoyé, et sur le motif qui l’amenait dans ces mers. Gama le satisfit sur tous ces objets, et le roi lui promit un pilote pour le mener à Calicut. Il parut très-content de lui et des Portugais, et prit un grand plaisir à se promener sur sa barque, entre leurs vaisseaux, dont il admirait la forme, et surtout l’artillerie. On en fit plusieurs décharges, qui redoublèrent son étonnement. Il aurait voulu, disait-il, avoir des Portugais pour l’aider dans ses guerres. On conclut avec lui un traité d’alliance, et Gama lui remit généreusement les prisonniers qu’il avait faits sur la sambucque. Le prince et lui se firent des présens mutuels ; mais jamais Gama ne voulut consentir à entrer dans la ville, quelque instance qu’on lui en fît, tant les Maures lui avaient inspiré de défiance. On lui mena cependant un pilote indien, nommé Kanaka, gentil de Guzarate, très-habile dans la navigation. On lui montra un astrolabe. Il y fit peu d’attention, comme accoutumé à se servir d’instrumens plus considérables. En effet, il connaissait parfaitement l’usage de la boussole, des cartes marines et du quart de cercle. C’est sous la conduite d’un pilote indien que Gama, après avoir reconnu toute la partie de la côte orientale d’Afrique que l’on nomme Zanguebar, traversa ce grand golfe, de plus de sept cents lieues, qui sépare l’Afrique de la péninsule de l’Inde. On avait suivi