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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/130

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Corée une femme n’apporte que ses habits en mariage. Un père, à l’âge de quatre-vingts ans, se déclare incapable de l’administration de sa famille, et cède à ses enfans la conduite de son bien. Alors l’aîné prend possession de la maison, en fait bâtir une autre aux frais communs de la famille, pour y loger son père et sa mère ; prend soin de leur subsistance, et ne cesse jamais de les traiter respectueusement.

La noblesse coréenne et tous ceux qui sont nés libres apportent beaucoup de soin à l’éducation de leurs enfans ; ils leur font apprendre de bonne heure à lire et à écrire. Leurs méthodes d’instruction ne sont pas rigoureuses ; ils inspirent aux écoliers une haute idée du savoir et du mérite de leurs ancêtres ; ils leur représentent combien il est glorieux de s’élever à la fortune par cette voie. Ces leçons excitent l’émulation et le goût de l’étude. Toute la doctrine des Coréens consiste dans l’exposition de quelques traités qu’on leur donne à lire. Cependant, outre cette étude particulière, il y a dans chaque ville un édifice où, suivant l’ancien usage auquel toute la nation est fort attachée, on assemble la jeunesse pour lui faire lire l’histoire du pays, et les procès des personnes célèbres qui ont été punies de mort pour leurs crimes.

Dans chaque province, il y a toujours deux ou trois villes où l’on tient des assemblées annuelles ; les écoliers s’y rendent pour