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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/143

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les villes et dans tous les villages, des magasins pour serrer la dîme que les fermiers royaux, ordinairement gens du commun, recueillent au temps de la moisson, avant que l’on ait rien enlevé du champ. Les officiers publics sont payés de leurs appointemens sur les productions des lieux de leur résidence. Ce qui se lève dans les provinces est assigné pour le paiement des troupes de mer et de terre. Outre cette dîme, tous ceux qui ne sont point enrôlés dans la milice doivent employer trois jours de l’année au travail que leur pays leur impose. Chaque soldat, fantassin ou cavalier, reçoit tous les ans, pour se vêtir, trois pièces d’étoffe de la valeur de dix francs. C’est une partie de leur paie dans la capitale ; on ne connaît pas dans la Corée d’autres droits ni d’autres impôts.

La justice s’y exécute fort sévèrement ; un rebelle est exterminé avec toute sa race. Sa maison est rasée, sans que personne ose jamais la rebâtir, et ses biens sont confisqués. Quand le roi a prononcé un arrêt, si quelqu’un a la hardiesse d’y trouver à redire, rien ne peut sauver ce téméraire d’un châtiment rigoureux. C’est de quoi les Hollandais furent souvent témoins.

Une femme qui tue son mari est ensevelie toute vive jusqu’aux épaules au milieu d’un grand chemin, et l’on place près d’elle une hache, dont tous les passans qui ne sont pas de l’ordre de la noblesse doivent lui donner un