Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celle du nord en été. Cependant , malgré la fertilité du sol, la Kalmoukie n’a pas un seul bois de haute futaie, et même très-peu d’arbres, excepté dans quelques endroits vers les frontières.

On trouve dans le pays des Eleuths la plupart des mêmes animaux qui sont connus dans ceux des Mongols et des Kalkas. Les antilopes, nommées chèvres sauvages par quelques auteurs, sont en fort grand nombre dans les montagnes qui séparent la Sibérie de la Kalmoukie. Le nom de cette espèce d’antilope est saïga. Ses cornes ressemblent, pour la forme, à celles de la gazelle commune ; mais leur couleur est jaunâtre, et leur substance demi-transparente, au point qu’on peut en faire des lanternes, et qu’elles sont très-recherchées à la Chine pour cet usage. La femelle n’a point de cornes ; on voit des mâles qui n’en ont qu’une, et d’autres au contraire qui en ont jusqu’à trois. Le saïga est grand comme un daim ; mais il a le corps moins élégant et plus trapu que les cerfs et gazelles ordinaires. Sa couleur est fauve sur le corps et sur les flancs, et blanche sous le ventre. Son poil d’hiver est plus long que celui d’été, et d’un gris qui paraît blanchâtre de loin. Un caractère particulier qui le distingue, est la grosseur et la forme bombée de son nez, et ses narines larges et ouvertes, surtout quand l’animal court. Ce nez est entièrement cartilagineux. Cette saillie du nez