Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

préparatifs de la noce : celle-ci les met sur la tête des époux. Cette cérémonie est suivie d’un repas auquel toute la famille assiste. C’est ordinairement pendant le repas que le père de l’époux livre la quantité de chevaux et de bétail stipulée. Le festin terminé, la compagnie se retire, et la mariée reste seule dans la tente avec son mari. Il ne lui est permis de sortir qu’après un certain temps, et elle ne peut recevoir d’autres visites que celles de sa mère et de ses parentes. Les noces des princes sont accompagnées de fêtes et de réjouissances. Dans le repas splendide qui se donne aussitôt après la bénédiction nuptiale, on sert les mets dans de grands plats de bois. Ceux qui les portent sont conduits par un héraut d’arme ou écuyer richement vêtu. Il a sur l’épaule une longue écharpe de toile blanche, et à son bonnet une peau de renard noir ou de loutre. Le repas est suivi de l’exercice de la lutte, de courses de chevaux, et de toutes sortes d’amusemens. Ce jour-là les prêtres des différens oulouss récitent des prières.

Le lamisme défend la polygamie. Cette loi n’est pas exactement observée, puisque plusieurs princes kalmouks ont deux ou trois femmes ; toutefois ce cas est assez rare. Le divorce n’est pas permis, quoique les Kalmouks, et surtout les grands, répudient assez souvent leurs femmes. Si un Kalmouk est mécontent de la sienne, ou bien si elle veut se séparer de lui, il peut lui ôter tout ce qu’elle a, et la chasser à coups