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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/328

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n’y trouve que la place du pied ; dans quelques lieux on a pratiqué des escaliers le long des rochers, ou bien l’on y a placé des échelles, lorsque les escarpemens étaient trop considérables. Pour traverser les torrens qui séparent une montagne de l’autre, il n’y a souvent d’autres ponts que quelques planches étroites et chancelantes, ou quelques cordes étendues en croix, qui soutiennent les branches d’arbres qu’on y a portées. Quelquefois les ponts sont formés par des chaînes tendues d’un précipice à l’autre ; d’autres fois ce sont des poutres dont une extrémité est fixée à la rive, tandis que l’autre soutient un petit plancher.

Le Thibet est un pays fort élevé. Gerbillon observe, sur le témoignage d’un mandarin qui avait fait le voyage avec la qualité d’envoyé impérial, qu’en passant de la Chine au Thibet, on s’aperçoit sensiblement qu’on monte, et qu’en général les montagnes, qui sont en fort grand nombre, sont beaucoup plus hautes du côté de l’est, vers la Chine, que du côté de l’ouest. Cette élévation du sol rend de ce côté le pays très-froid pour sa latitude ; mais lorsqu’on descend des montagnes, et qu’on entre au Thibet, l’air est beaucoup plus tempéré. Le climat de la partie occidentale du Thibet, la plus voisine de l’Himalaya, paraît très-rigoureux ; car les montagnes y sont toujours couvertes de neige, et l’hiver ne disparaît des plaines que pour un espace de temps fort court. Il est probable que le terrain s’abaisse