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les passent sur la platine chaude six ou sept fois, afin de sécher promptement le thé sans le laisser exposé à une trop grande chaleur. C’est ainsi qu’il conserve sa belle couleur verte. Quand le thé est sec, ils font un triage des feuilles qui leur paraissent de qualité supérieure.

Les gens de la campagne y mettent moins d’apprêt ; ils font tout simplement rôtir leur thé dans des vases de terre, le font sécher sur des feuilles de papier, sans le rouler, et il n’en est pas plus mauvais, dit Kœmpfer.

Quelques Chinois préparent de l’extrait de thé, omme nous préparons nos extraits végétaux. Après avoir fait une première infusion qu’ils jettent, ils font bouillir fortement les feuilles du thé dans une grande quantité d’eau ; ils font clarifier cette décoction ; ils évaporent à une douce chaleur, et obtiennent un extrait noir comme du charbon. Cet extrait, soluble dans l’eau, n’a qu’une saveur légèrement astringente ; ils l’aromatisent et lui donnent un goût assez agréable.

Les Chinois ne prennent le thé en feuilles que lorsqu’il a un an de préparation. Avant cette époque, ils le trouvent à la vérité plus savoureux, mais cette boisson les enivre, et agit puissamment sur les nerfs.

On renferme les thés noirs ou bohès, dans des barses ou paniers de bambou garnis de plomb. Ces barses pèsent de 30 à 40 catis (36 à 48 livres) ; il en vient à Canton par la rivière ;