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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/53

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trouve peut-être qu’à la Chine, et dans la seule province d’Yun-nan ; il a toute sa blancheur en sortant de la mine : l’intérieur en est plus blanc que le dehors. On a vérifié à Pékin, par quantité d’expériences, que cette couleur ne vient d’aucun mélange, car les moindres mélanges diminuent sa beauté. Lorsqu’il est bien préparé, on ne le distingue pas de l’argent ; pour l’amollir et empêcher qu’il ne soit cassant, on y mêle un peu de toutenague ou de semblable métal ; mais ceux qui veulent lui conserver sa belle couleur, y mêlent un cinquième d’argent, au lieu de tout autre métal.

Le cuivre qui se nomme tsé-lai-tong, c’est-à-dire cuivre qui vient de lui-même, n’est autre chose qu’un cuivre rouge que l’eau entraîne des plus hautes montagnes d’Yun-nan, et qui se trouve dans le lit des torrens, lorsqu’il est à sec.

Magalhaens observe que les Chinois emploient une quantité immense de cuivre à leurs canons, leurs idoles, leurs statues, leurs monnaies, leurs bassins et leurs plats. Le mérite de l’antiquité, ou la réputation de l’ouvrier, fait quelquefois monter le prix de tel de ces ouvrages à plus de mille écus, quelque vil qu’il soit en lui-même. On peut juger encore de l’abondance de ce métal par la multitude de gros canons qui se fondent à Macao, et qui se transportent non-seulement dans divers endroits des Indes, mais même en Portugal. Ils