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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/69

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un peu violente du vase, en fait mourir un grand nombre. Ceux qu’on nourrit dans les étangs sont de diverses grandeurs : il s’en trouve de plus gros que les plus grandes sardines. On les accoutume à venir à la surface de l’eau au bruit d’une crécelle dont joue celui qui leur donne à manger. La meilleure méthode pour les conserver est de ne leur rien donner en hiver. Il est certain que, pendant trois ou quatre mois que le plus grand froid dure à Pékin, on ne les nourrit pas. On n’expliquerait pas facilement de quoi ils vivent : on peut croire que ceux qui sont sous la glace y trouvent de petits vers dans les racines des herbes qui croissent au fond des étangs, ou que ces racines mêmes, attendries par l’eau, deviennent propres à leur servir d’alimens. Mais ceux qu’on prend dans les maisons où ils sont gardés soigneusement dans des vases de porcelaine, sans aucune nourriture, ne laissent cependant pas, vers le printemps qu’on les remet dans leurs bassins, de jouer avec la même force et la même agilité que l’année précédente. Les personnes du plus haut rang prennent plaisir à les nourrir de leur propre main, et passent des heures entières à observer leurs mouvemens et leurs jeux.

Suivant le père Le Comte, la longueur ordinaire de ces poissons est d’un doigt ; ils sont d’une grosseur proportionnée et très-bien faits. Le mâle est d’un beau rouge depuis la tête jusqu’à la moitié du corps. Le reste, en y com-