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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/110

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cet endroit s’approche si près de la colline, qu’il n’y a qu’un rang de maisons entre cette colline et le chemin ; il règne quelque temps le long de la côte ; mais, venant ensuite à s’élargir, il forme plusieurs rues irrégulières d’une longueur considérable. Après une demi-heure de marcher, la beauté des rues, qui deviennent plus larges et plus uniformes, la foule du peuple et le tumulte, firent comprendre aux Hollandais qu’ils étaient entrés dans la ville. Ils traversèrent un marché, d’où, prenant par une grande rue qui coupe un peu irrégulièrement Iedo du sud au nord, ils passèrent plusieurs ponts magnifiques, entre lesquels ils en distinguèrent un de quarante-deux brasses de longueur, célèbre parce qu’il est le centre commun d’où l’on mesure les chemins et la distance des lieux dans toute l’étendue de l’empire. Ils virent plusieurs rues qui aboutissent à la grande ; et leur admiration fut particulièrement excitée par la foule incroyable du peuple, par le train des princes et des grands, qu’ils ne cessaient pas de rencontrer, et par la riche parure des dames qui passaient continuellement dans leurs chaises et leurs palanquins. Ils ne se lassaient pas de voir aussi la variété des boutiques qui bordent les rues, et l’étalage de toutes sortes de marchandises, avec un drap noir suspendu pour la commodité ou le faste. Ils ne s’aperçurent point, comme dans les autres villes, que personne eût la curiosité de les voir passer ; apparemment, observe Kœmpfer, parce qu’un