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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/133

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Nangasaki serait le seul port ouvert aux étrangers, et que, si quelque navire était forcé par la tempête ou par d’autres accidens, de chercher un abri dans un autre endroit de l’empire, personne n’aurait la permission de descendre à terre ; mais qu’aussitôt que le danger serait passé, il continuerait le voyage jusqu’à Nangasaki, sous une escorte des garde-côtes du Japon, et qu’en arrivant dans ce port, le capitaine rendrait compte au gouverneur des raisons qui lui auraient fait prendre une autre route.

Il se trouve rarement moins de cinquante bâtimens japonais dans le port, sans compter un grand nombre de petits navires, et de bateaux pour la pêche. À l’égard des vaisseaux étrangers, si l’on excepte quelques mois de l’hiver, il est rare aussi qu’il y en ait moins de trente, la plupart chinois. Les navires hollandais n’y séjournent jamais plus de trois mois en automne, parce qu’alors le vent de sud ou d’ouest, avec lequel ils sont venus, tourne régulièrement au nord. C’est la mousson du nord-est, à la faveur de laquelle ils doivent retourner dans leurs ports.

Nangasaki est situé par 32° 36′ de latitude nord. On trouve dans le voisinage un grand lac, auquel on attribue cette vertu singulière, que, tout entouré qu’il est d’arbres, on ne voit jamais sur l’eau de feuilles ni d’ordures. Les Japonais font honneur de cette propriété au génie protecteur du lac ; et leur respect va si