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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/151

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éclatante de dépendance et de soumission.

Cependant ce n’est au fond qu’une scène de théâtre, qui n’empêche point que le cubosama ne jouisse du pouvoir absolu. Outre son domaine, qu’on fait monter, depuis le seizième siècle, à plus de la moitié du Japon, et les droits qui se lèvent en son nom sur le commerce étranger, et sur les mines, chaque seigneur est obligé de lui entretenir un nombre de soldats proportionné à son revenu. Celui qui a dix mille florins de rente doit entretenir vingt fantassins et deux cavaliers. La proportion est établie sur cette base. Pendant que les Hollandais avaient leur comptoir à Firando, le prince qui commandait dans ce petit état, ayant six cent mille florins de revenu, entretenait six cents fantassins et cent vingt cavaliers, sans y comprendre les valets, les esclaves, et tout ce qui doit accompagner une troupe de ce nombre. Enfin le nombre total des soldats que les princes et les seigneurs sont obligés de fournir à l’empereur séculier monte à trois cent huit mille fantassins, et trente-huit mille huit cents hommes de cavalerie. De son côté, il entretient à sa solde cent mille hommes de pied et vingt mille chevaux, qui composent les garnisons de ses places, sa maison et ses gardes. Les cavaliers sont armés de pied en cap ; il ont des carabines courtes, des javelots, des dards et un sabre. On prétend qu’ils sont fort adroits à tirer de l’arc. Les fantassins n’ont d’autres armes défensives qu’une espèce de casque. Pour