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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/156

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sans la participation des gouverneurs, auprès desquels ils sont comme les surveillans de la cour. Mais, à Nangasaki, l’abus qu’ils ont fait de cette indépendance les a fait soumettre absolument, depuis 1688, à l’autorité des gouverneurs, qui les nomment et qui leur comptent leurs appointemens, ce qui a beaucoup diminué leur ancienne considération.

Le nombre des subalternes, tels que gardes et domestiques, est incroyable. On prendrait le palais d’un gouverneur pour celui d’un souverain. L’autorité de ceux de Nangasaki s’étend non-seulement sur les habitans de la ville, mais encore sur les étrangers que le commerce y amène ou qu’il y retient, c’est-à-dire sur les Chinois et les Hollandais. Ce n’est pas une des moindres sources de leurs profits.

Tous les gouverneurs impériaux président à un conseil composé de quatre magistrats, qu’on nomme To-sii-iori-siu ou les anciens, parce qu’effectivement ils étaient autrefois choisis entre les habitans les plus âgés. Cet emploi était alors annuel ; mais il est devenu comme héréditaire, et l’on nomme tous les ans un de ces quatre magistrats, sous le titre de nimbam, qui signifie surveillant, pour informer le gouverneur de ce qui arrive d’important, et pour faire le rapport des grandes affaires qui doivent se traiter au conseil. S’il s’élève quelque différent entre lui et ses collègues, l’affaire est portée devant le tribunal de l’empereur, qui en remet ordinairement la décision aux gou-