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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/178

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La médecine est plus en honneur au Japon que la chirurgie. Nos voyageurs ne parlent même d’aucun chirurgien de profession ; mais les médecins embrassent toutes les parties de l’art qui s’occupe de la vie et de la santé des hommes. Ils se font suivre partout d’un valet, avec une cassette qui a douze tiroirs, et dans chacun desquels ils ont cent quarante-quatre petits sachets d’herbes et de droguée, dont ils prennent ce qui convient à chaque maladie. Ils excellent, comme les Chinois, dans la science du pouls. On assure qu’après avoir examiné pendant une demi-heure le pouls d’un malade, ils connaissent les causes et tous les symptômes du mal. Ils ne sont pas fatigans par la multitude des remèdes ; mais on ne s’accommoderait pas de leur méthode en Europe : ils ne tirent jamais de sang aux malades ; ils ne leur donnent rien à manger qui ne soit cuit, parce qu’ils supposent qu’un estomac affaibli ne peut rien digérer, s’il n’est dans son état naturel ; ils ne leur refusent rien de ce qu’ils demandent, dans l’opinion que la nature toujours sage, malgré les désordres des humeurs, ne désire rien qui puisse lui nuire. Leur plus grande attention est de prévenir les maladies par l’usage fréquent du bain.

Celle qui passe pour la plus commune est une espèce de colique particulière à cet empire. Les étrangers n’y sont pas moins sujets, lorsqu’ils commencent à boire du saki, liqueur du pays qui a la consistance du vin d’Espagne, et