Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ordinairement couronnées de rayons. Les temples se nomment mias, c’est-à-dire demeure des âmes immortelles. Kœmpfer en compte plus de vingt-sept mille.

Les principaux points de la religion du Sinto, qui est la plus ancienne, se réduisent à cinq : la pureté du cœur, l’abstinence de tout ce qui peut rendre l’homme impur, qui consiste à ne pas se souiller de sang, à s’abstenir de manger de la chair, à ne pas s’approcher des corps morts. Il n’est pas permis aux femmes d’entrer dans les temples lorsqu’elles ont leurs infirmités lunaires.

Toutes les fêtes du Sinto ont leurs jours fixes ; chaque mois en a trois, qui reviennent constamment le premier jour, le quinzième et le dernier. Cinq autres sont réparties dans le cours de l’année, et fixées à certains jours qui passent pour les plus malheureux, parce qu’ils sont impairs, et qu’ils en ont pris leurs noms.

On a remarqué, en parlant du daïri, qu’il est le chef suprême de l’ancienne religion, et qu’elle n’a pas proprement de prêtres, puisqu’elle n’en a pas d’autres que ce prince et toute sa cour, qui ne font d’ailleurs aucune fonction ecclésiastique ; et les canusis, dont l’emploi se réduit à la garde des temples ; mais elle a un ordre religieux d’ermites fort ancien : Ils se nomment Iammabos, c’est-à-dire soldats de montagnes, et, suivant leur nom et leur règle, ils sont obligés de combattre pour le service des camis, et pour la conservation de leur culte.