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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/227

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située sur le golfe d’Okus, dans le district d’Omura, s’étant écroulée dans la mer à la fin du siècle passé, on trouva que le sable du lieu qu’elle avait occupé était mêlé d’or pur. Malheureusement on ne put tirer beaucoup d’avantage d’une si riche découverte. Un grand tremblement de terre, suivi de marées extraordinaires, couvrit la mine de boue et d’argile à la hauteur de plusieurs brasses, et le travail fut abandonné. Dans la province de Chicungo, une autre mine qui donnait beaucoup d’or s’est tellement remplie d’eau, qu’il est devenu impossible d’y travailler : on est persuadé néanmoins qu’en faisant une ouverture dans le rocher qui est à l’entrée, l’eau pourrait s’écouler ; et cette entreprise avait été formée ; mais un orage survenu dans le moment qu’on allait commencer le travail fit juger que la Divinité du lieu ne voulait pas qu’on déchirât le sein d’une terre qui était sous sa protection. De même un torrent sorti tout d’un coup d’une montagne où l’on allait ouvrir une mine d’or, dans l’île d’Amakusa, répandit l’épouvante parmi les habitans, et fit prendre la fuite aux ouvriers.

La province de Bungo a des mines d’argent. Katami, lieu situé au nord du Japon, en a de plus riches encore. L’argent du Japon passe pour le meilleur du monde ; autrefois même on l’échangeait à la Chine, poids pour poids, pour de l’or. Les Japonais ont encore un métal précieux, mais composé, qu’ils nomment