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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/235

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les provinces septentrionales, où quantité de villes et de villages tirent presque uniquement leur subsistance des manufactures d’étoffes de soie. Le kadsi est le mûrier à papier. Quoiqu’il croisse sans culture, on prend soin de le transplanter ; il s’élève avec une vitesse surprenante, et ses branches s’étendent fort loin. De son écorce on fait non-seulement du papier, mais des cordes, de la mèche, du drap, diverses sortes d’étoffes, et d’autres objets.

L’urusi, ou l’arbre du vernis, n’est pas moins admirable par son utilité ; il produit un suc blanchâtre, dont les Japonais se servent pour vernir tous leurs meubles, leurs plats et leurs assiettes. À la table même de l’empereur, la vaisselle et les ustensiles vernissés obtiennent la préférence sur les plus précieux métaux. On distingue une autre espèce d’arbre au vernis, qui a les feuilles plus étroites, et qui se nomme faasi. Il croît sur les collines et les montagnes ; mais son suc n’a pas la même bonté de l’autre, et ne fournit pas la même quantité. Le véritable urusi est une espèce particulière au Japon. Celui d’Iametto est le plus estimé. Kœmpfer observe que l’arbre au vernis qu’on trouve aux Indes est tout-à-fait différent de l’urusi des Japonais.

Le Japon a plusieurs espèces de lauriers. Celui qui porte des baies rouges est le faux cannellier, ou plutôt, à cause de sa viscosité, le cassia lignea. Il ressemble parfaitement au vrai cannellier, non-seulement par sa grandeur,