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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/315

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jours après, elle entra paisiblement dans le port de Gomère pour y faire de nouvelles provisions, surtout de veaux, de chèvres, de brebis, de porcs et de poules, dont sortent, remarque Herréra, tous ceux dont l’Amérique est aujourd’hui peuplée. L’amiral donna au commandant de chaque vaisseau un écrit soigneusement cacheté, qui contenait des instructions sur la route qu’on devait tenir, si l’on était séparé par la tempête ou par d’autres accidens, avec défense de l’ouvrir sans une pressante nécessité : il souhaitait que cette route ne fût connue de personne, dans la crainte que les Portugais n’en fussent informés.

On remit à la voile le 7 octobre, et l’amiral fit prendre un peu plus au sud que l’année précédente. C’est dans ce second voyage qu’il découvrit la Dominique, Marie-Galande, la Guadeloupe, Antigoa, Saint-Christophe et Saint-Jean-Baptiste ou Porto-Rico.

Le 27, après midi, on jeta l’ancre à l’entrée du Puerto-Réal. Quelques Américains s’approchèrent dans un canot en criant al mirante. On les pressa de monter à bord : ils demandèrent à voir auparavant l’amiral ; et lorsqu’il se fut montré, ils abordèrent sans crainte. Après l’avoir salué de la part de Guacanagari, ils lui firent un présent en or assez riche. Il leur demanda pourquoi il ne voyait aucun de ses gens. Ils répondirent que les uns étaient morts de maladie, et que les autres étaient entrés dans le pays avec des femmes. Malgré les cruels