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traita fort civilement ces députés, et leur répondit qu’il venait en qualité d’ami, dans le dessein de traiter d’affaires importantes pour leur prince et pour son empire ; qu’il s’expliquerait davantage avec le gouverneur et le général, et qu’il espérait d’eux un accueil aussi favorable qu’ils l’avaient fait l’année précédente à quelques vaisseaux de sa nation. Ensuite, ayant tiré d’eux une connaissance générale des richesses, des forces et du gouvernement de Montézuma, il les renvoya fort satisfaits. Le jour suivant, sans attendre la réponse de leurs maîtres, il fit débarquer toutes ses troupes, ses chevaux et son artillerie. Les habitans du canton lui prêtèrent volontairement leurs secours pour élever des cabanes, entre lesquelles il en fit dresser une plus grande qu’il destinait au service de la religion, et devant laquelle il fit planter une croix. Il apprit des Américains que Teutilé commandait une puissante armée dans la province, pour soumettre quelques places indépendantes que l’empereur voulait joindre à ses états. Tout le jour et la nuit suivante se passèrent dans une profonde tranquillité.

Elle fut troublée le lendemain par une nombreuse troupe de Mexicains armés qui s’avancèrent sans précaution vers le camp ; mais on fut bientôt informé que c’étaient les avant-coureurs de Teutilé et de Pilpatoé, qui s’étaient mis en chemin pour venir saluer le général. Ils arrivèrent le jour de Pâques avec