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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/233

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qui n’avait pas moins de quatre cents pas sur chaque face, et dont les bords étaient revêtus d’un mélange de brique et de pierre, avec des degrés de chaque côté pour descendre jusqu’au fond du bassin. On y nourrissait toutes sortes de poissons et d’oiseaux de rivière. Cet ouvrage, que les Espagnols jugèrent digne de l’Europe, et qui n’était que l’entreprise d’un sujet de l’empire du Mexique, augmenta l’opinion qu’ils avaient des richesses et de la grandeur du souverain.

Il ne restait que deux lieues de chaussée jusqu’à la capitale. Cortez, résolu d’y faire son entrée le lendemain, donna ordre que l’armée fût prête à la pointe du jour. La nuit se passa tranquillement, et le lendemain on continua la marche dans l’ordre établi, en laissant à côté la ville de Magiscatzingo, fondée aussi dans l’eau ; et celle de Cuyoacan sur le bord de la chaussée, outre quantité de grosses bourgades qu’on découvrait sur le lac. Enfin l’on eut la vue de la grande ville de Mexico, qui se faisait reconnaître pour la capitale de l’empire à la hauteur et à la magnificence de ses bâtimens. Un corps de plus de quatre mille hommes, qui paraissait composé de la noblesse et des officiers de la ville, vint ici au-devant du général ; et quoique leurs complimens ne fussent qu’une simple révérence que chacun faisait en passant à la file devant la tête de l’armée, cette cérémonie l’arrêta long-temps.

Mexico était défendu de ce côté-là par un