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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/244

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Mexicains, sans avoir l’usage des clous ni des chevilles, ne laissaient pas de faire de très-grands plafonds, qui devaient leur solidité à l’art avec lequel toutes les pièces se soutenaient mutuellement. Chaque salon de l’appartement impérial offrait un grand nombre d’officiers de divers rangs, qui exerçaient différentes fonctions. Les premiers ministres attendaient Cortez à la porte de l’antichambre. Ils le reçurent avec beaucoup de civilités ; après quoi ils prirent un moment pour se revêtir d’habits simples, au lieu de riches manteaux et de sandales dorées avec lesquels ils avaient paru d’abord. Mais quoique l’usage de la cour mexicaine ne permît point de se présenter devant l’empereur avec un habit brillant, on ne proposa point aux Espagnols de faire le même changement à leur parure.

Ils furent introduits avec un grand silence. Montézuma était debout, et revêtu de toutes les marques de la dignité suprême. Il fit quelques pas pour aller au-devant du général, et lui mit les mains sur les épaules lorsqu’il se fut baissé pour le saluer. Ensuite, ayant jeté un regard doux et caressant sur les Espagnols du cortége, il s’assit ; et l’on donna, par son ordre, des siéges à Cortez et à tous ses gens. L’audience fut longue, et prit la forme d’une simple conversation. Montézuma fit diverses questions sur l’histoire, les productions et les usages des pays orientaux. Les explications qu’il demanda sur plusieurs difficultés firent