Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taient mépris en croyant avoir affaire à des sauvages, et que des peuples qui parlaient ainsi ne pouvaient être des ennemis méprisables. L’orateur s’étant retiré après son discours, les laissa quelque temps dans cet embarras ; mais il reparut bientôt avec la même escorte pour leur déclarer « que ses maîtres ne craignaient pas la guerre, qu’ils n’ignoraient pas ce qui s’était passé dans la province voisine, et que cet exemple n’était pas capable de les intimider ; mais qu’ils jugeaient la paix préférable à la plus heureuse guerre. » Il avait fait apporter quantité de fruits et d’autres provisions, qu’il offrit à Grijalva de la part de ses maîtres comme un gage de la paix qu’ils acceptaient. Bientôt on vit arriver le cacique du canton avec une garde peu nombreuse et sans armes, pour faire connaître la confiance qu’il prenait à ses hôtes et celle qu’il leur demandait pour lui. Grijalva le reçut avec de grands témoignages de joie et d’amitié, auxquels il répondit d’un air fort noble. Après les premiers complimens, il fit approcher quelques gens de sa suite, chargés d’un nouveau présent, dont plusieurs pièces étaient également précieuses par la matière et le travail. C’étaient différentes sortes de bijoux d’or renfermés dans une corbeille, des armes et des figures d’animaux revêtues de lames d’or, des pierreries enchâssées, des plumes de diverses couleurs, et des robes d’un coton extrêmement fin. Alors, sans laisser le temps à Grijalva de le remercier, il lui dit