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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/131

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exercer le courage de ses sujets qu’il institua l’usage fie se tirer un peu de sang de quelque endroit du corps, dans les bassins qui servaient au culte des idoles. Il fallait que les offrandes fussent toujours sanglantes ; et, lorsque le sang ennemi manquait dans les temples, il n’y avait point de Mexicain qui ne fût prêt à répandre une partie du sien.

Les Mexicains, n’ayant point de lettres, employaient des figures hiéroglyphiques pour exprimer les choses corporelles, et se servaient de divers caractères pour l’expression des idées. Leur manière d’écrire était de bas en haut. Ils avaient une sorte de roues peintes qui contenaient l’espace d’un siècle, distingué par années avec des marques particulières, pour y dessiner avec des caractères établis le temps où chaque chose arrivait. Ce siècle était composé de cinquante-deux années solaires, chacune de trois cent soixante-cinq jours. La roue était divisée en quatre parties, dont chacune contenait treize ans ou une indiction, et répondait à une des quatre parties du monde. Cette roue ou ce cercle était entourée d’un serpent, et c’était le corps du serpent qui contenait les quatre divisions : la première, qui marquait le midi, avait pour hiéroglyphe un lapin sur un fond bleu, et s’appelait tochtli ; la seconde, qui signifiait l’orient, était marquée par une canne, sur un fond rouge, et s’appelait acatl ; l’hiéroglyphe du nord était une épée à pointe de pierre sur